Comparez : la philosophie française présentée par Alain Badiou et la philosophie continentale en général présentée par Kévin Mulligan. Deux visions assez différentes : d'un côté la philosophie française comme moment représentant l'universel philosophique, de l'autre la philosophie continentale comme maladie.
Ce qui est intéressant, c'est que Badiou tente d'y formuler quelles sont les opérations propres à la "french philosophy" (on pourrait presque dire : la méthode française du philosopher, Badiou les qualifie "d'opérations méthodiques"). Elles sont selon lui au nombre de 4 :
1) Chercher du côté allemand une façon de repenser les rapports entre concept et existence. Soit : essayer de construire un pont au-delà du gouffre qui sépare concept et existence (gouffre énoncé par Kant).
2) Voir dans la science quelque chose "de plus" qu'une simple connaissance. Voir ce qu'il y a dans la science d'actif, de créatif.
3) Engager la philosophie dans la politique ("chercher à changer le rapport entre le concept et l'action").
4) Moderniser la philosophie : suivre les transformations modernes de l'art, de la culture et de la société.
Curieusement, il n'y a là rien de véritablement "méthodique", quoiqu'en dise Badiou. Les deux premiers points représentent plus des "programmes de recherche", dans lesquelles on se donne une thèse préalable ("il n'y a pas complète séparation entre le concept et l'existence", "l'art n'est pas que connaissance mais aussi action") et comme but de la défendre et de l'approfondir : ce sont des "programmes de recherche", et non des méthodes. Les deux derniers points, enfin, semble plutôt fixer le rôle du philosophe dans la société, pas les méthodes à utiliser pour y parvenir.
La philosophie française cherche donc encore sa méthode.
Ce qui est intéressant, c'est que Badiou tente d'y formuler quelles sont les opérations propres à la "french philosophy" (on pourrait presque dire : la méthode française du philosopher, Badiou les qualifie "d'opérations méthodiques"). Elles sont selon lui au nombre de 4 :
1) Chercher du côté allemand une façon de repenser les rapports entre concept et existence. Soit : essayer de construire un pont au-delà du gouffre qui sépare concept et existence (gouffre énoncé par Kant).
2) Voir dans la science quelque chose "de plus" qu'une simple connaissance. Voir ce qu'il y a dans la science d'actif, de créatif.
3) Engager la philosophie dans la politique ("chercher à changer le rapport entre le concept et l'action").
4) Moderniser la philosophie : suivre les transformations modernes de l'art, de la culture et de la société.
Curieusement, il n'y a là rien de véritablement "méthodique", quoiqu'en dise Badiou. Les deux premiers points représentent plus des "programmes de recherche", dans lesquelles on se donne une thèse préalable ("il n'y a pas complète séparation entre le concept et l'existence", "l'art n'est pas que connaissance mais aussi action") et comme but de la défendre et de l'approfondir : ce sont des "programmes de recherche", et non des méthodes. Les deux derniers points, enfin, semble plutôt fixer le rôle du philosophe dans la société, pas les méthodes à utiliser pour y parvenir.
La philosophie française cherche donc encore sa méthode.
1 comment:
Merci!
Je suis entrain de lire le dernier opus de Roger Pouivet: Philosophie contemporaine, dans lequel le débat entre la philosophie continentale et la philosophie analytique est très présent. Un livre à conseiller en complément.
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